Le développement de la représentation de l’apparence-réalité entre 3 et 5 ans : une question d’abstraction et d’intégration des propriétés perceptives et fonctionnelles de l’objet ?
Résumé
Notre recherche porte sur le développement des représentations des propriétés perceptives et fonctionnelles des objets dans des tâches d’apparence-réalité chez 64 enfants âgés de 3 à 5 ans. Les tâches choisies comprennent divers objets ambigus : réalistes et symboliques, et fictifs lors d’un dessin animé, permettant de manipuler la proximité entre la fonction évoquée par l’apparence de l’objet et la fonction liée à sa réalité. La recherche vise à étudier la capacité de l’enfant à changer de représentation sur l’objet dans un paradigme équilibré : retour de la réalité à l’apparence après démonstration de la propriété réelle et retour de l’apparence à la réalité avec démonstration de la propriété fictive. Les résultats montrent, chez les 3 ans, une prépondérance des « erreurs phénoménistes » pour les objets symboliques et la tâche de dessin animé, mais une prépondérance des « erreurs réalistes » pour les objets réalistes. Les réponses des 4 ans sont marquées par une centration sur les propriétés fonctionnelles, et cela à toutes les épreuves. Ce n’est qu’à partir de 5 ans que les enfants résolvent le problème de l’identité de l’objet et peuvent aisément changer de représentation. Les résultats sont discutés en privilégiant la théorie de H. Wallon.