Le temps est central à tout comportement, permettant notamment de produire une séquence d’actions rythmées. Le but de notre étude est de préciser comment la schizophrénie, pathologie dans laquelle le déficit attentionnel est fréquent, affecte ce contrôle temporel pour l’action. Vingt sujets ont réalisé une tâche de perception et de production de rythmes, une tâche de production de tempo spontané ainsi que deux épreuves neuropsychologiques (mémoire, attention). Les résultats suggèrent un rythme spontané et une perception d’anisochronie préservés chez les patients schizophrènes. Cependant, la production de rythmes est caractérisée chez les patients par une difficulté à réaliser les essais nécessitant l’alternance d’intervalles de temps (variabilité, erreur absolue). L’analyse par corrélations avec les tests cliniques permet de proposer l’hypothèse selon laquelle le déficit d’alternance de temps est lié dans la schizophrénie à une incapacité à disposer des ressources attentionnelles nécessaires pour cadencer les séquences motrices. Plus précisément, ce déficit attentionnel pourrait être lié à un déficit de groupement top-down des intervalles ou à un défaut de flexibilité attentionnelle entre les différents intervalles.