On compare ici deux tâches, l’exploration multimodale et le toucher séquentiel, communément utilisées pour étudier la catégorisation chez des enfants préverbaux (13 et 16 mois). Divers types de catégorisation ont été suggérés aux enfants en présentant des reproductions en plastique d’animaux et de voitures : des catégories taxonomiques (Rosch, Mervis, Gray, Johnson et Boyes-Braem., 1976) du niveau de base, surordonnées et subordonnées, et des catégories contextuelles (Mandler & Bauer, 1988). Pour l’exploration multimodale on a repris la méthodologie de Oakes, Plumert, Lansink et Merryman (1996), i.e. une familiarisation à 4 items avec 12 essais, suivie de tests de réaction à la nouveauté pour un nouvel exemplaire de la catégorie, et deux nouveaux items hors catégorie. Les mêmes items ont été présentés dans la tâche de toucher séquentiel, chaque plateau incluant 4 items de 2 catégories contrastées. Les résultats confirment que la catégorisation apparaît plus précocement au travers de l’exploration multimodale, pour tous les types de catégories. L’ordre de difficulté des catégories est le même pour les deux tâches et les deux âges : surordonnées d’abord, puis subordonnées, puis du niveau de base puis contextuelles. Enfin aucun effet de l’âge n’est observé. Dans la discussion on s’interroge sur l’effet des savoirs préalables dans l’une et l’autre tâche. Par ailleurs, dans la mesure où les deux tâches utilisent l’attention comme indice de l’activité cognitive, on suggère que les caractéristiques de l’attention au début de la seconde année doivent être prises en compte pour expliquer les performances.